mardi 29 septembre 2015

Garageband d'Apple

Aujourd’hui, j’aurai le privilège de vous présenter le logiciel GarageBand de la compagnie Apple. Cet outil qui détient une grande diversité de sons en tout genre est un véritable studio musical permettant à tous l’enregistrement et la création de mélodieuses chansons[1]. Garageband emploie un design intuitif pour littéralement recréer une centaine d’instruments de musique. Ces instruments semblent accessibles et promettent à l’utilisateur la production d’un son de qualité qui saura rythmer les soirées des grands connaisseurs et des plus petits. S’armant de plusieurs airs populaires pour stimuler la créativité de ses utilisateurs, Garageband est le logiciel de choix pour celui qui souhaite démontrer sa créativité avec sa tablette iPad d’Apple, son téléphone cellulaire iPhone, le baladeur iPod touch et les ordinateurs de la même marque commerciale[2]. Ainsi, du bout du doigt et pour la modique somme de 5,79$, vous pouvez aisément mixer et arranger vos pièces favorites. Garageband permet de partager vos mines d’or musicales avec le reste de la communauté en ligne et de modifier vos créations simultanément sur tous les appareils précédemment nommés grâce à l’iCloud.

Le logiciel offre également la possibilité d’apprendre les bases de divers instruments musicaux, car plusieurs leçons sont intégrées à toutes les autres fonctionnalités que Garageband présente[3]. Si mes premiers deux-cents mots semblent tirés du discours de vente d’un employé d’Apple, je crois qu’il est nécessaire de préciser que le but premier de ce texte demeure l’identification d’utilisations possibles et pertinentes dans un contexte de classe. Or, quelles sont ces utilisations qui fourniraient à un enfant ayant une difficulté l’opportunité de surmonter ses difficultés ? Je crois que pour parfaitement dénicher ces différentes possibilités d’utilisation, nous devons explorer davantage les fonctionnalités déjà énumérées.  

Dans un premier temps, les instruments interactifs de Garageband peuvent aisément combler les besoins créatifs ainsi que nourrir la curiosité des enfants à l’égard de la musique. La composition d’une mélodie demeure une tâche ardue et ne constituera probablement pas le cœur d’une activité créée par un enseignant, cependant le logiciel Garageband rend accessibles ces instruments qui n’appartiennent pas au quotidien des enfants. Cet outil technologique offre ainsi une possibilité de concrétisation de ses nombreux objets sonores étranges qui peuplent notre culture. Considérant que la plupart des élèves ayant une déficience intellectuelle légère ont un retard au niveau du développement du langage, un enseignant d’une telle classe pourrait créer une activité où ses étudiants sont amenés à découvrir certains instruments de musique et ainsi associer le son et l’apparence des objets à leur nom[4]. L’intérêt de cette activité est bonifié par l’évidence que les écoles québécoises ne possèdent pas tous les instruments nécessaires pour le bon déroulement de cette activité, car seule une poigné de baladeurs iPod touch et des écouteurs personnels suffiraient pour que cela fonctionne. 

 Dans un deuxième temps, j’aimerais m’inspirer d’une activité proposée par madame Johanne Morin sur le site de la commission scolaire de la Beauce-Etchemin. Johanne Morin qui est conseillère pédagogique suggère d’utiliser un logiciel d’enregistrement comme Garageband pour que des étudiants du primaire produisent au terme de leur travail une émission de radio[5]. L’intérêt de cette activité, selon madame Morin, repose sur le fait que le contexte est motivant et permet donc le développement de la communication orale chez l’élève participant. Pour améliorer cette idée d’activité, je propose de l’appliquer à une classe adaptée du secondaire. Tous les enfants ont la nécessité de développer leur langue orale, mais pour le bien de l’activité nous imaginerons que celle-ci s’adresse à une classe d’enfants ayant des difficultés d’apprentissage. Les étudiants formeraient des équipes de quatre membres. Ensemble, ils décideraient du nom de leur émission de radio et détermineraient le sujet de leur première baladodiffusion. Une fois le sujet de recherche déterminé, ils entameraient les recherches pour trouver des informations pertinentes et intéressantes. L’enseignant s’assureraient que tous les membres de l’équipe se spécialiseraient sur des aspects différents d’un même sujet. 
Garageband est un outil à plusieurs facettes. 

La baladodiffusion prendrait la forme d’une discussion où chacun, en plus de son intervention propre,  ajouterait son grain de sel aux paroles prononcées de ses coéquipiers. Parallèlement à la spécialisation des membres de l’équipe, dans le cadre d’un projet d’arts plastiques, les équipes dessineraient quatre illustrations représentant les quatre segments de leur émission de radio. Les créations seraient numérisées et serviraient de support visuel à une vidéo que l’enseignant diffuserait sur le populaire site YouTube. Il suffirait d’un iPod touch pour enregistrer la performance des adolescents et uniquement d’un ordinateur pour créer le fichier vidéo.  La spécialisation des enfants sur un sujet donnée, la discussion provoquée et le caractère multidisciplinaire de l’activité constituent donc le cœur des modifications que j’apporterais à un exercice qui semble déjà prometteur. Dans le même ordre d’idées, selon une étude dirigée par le professeur Victor Boucher du département linguistique de l’Université de Montréal,  l’action de converser améliorerait la mémorisation d’une information par le locuteur, et ce même si l’interlocuteur présent n’entend pas ce qui est exprimé[6].  L’activité de baladodiffusion originellement proposée par Johanne Morin ne ferait donc pas qu’augmenter l’intérêt des élèves pour la communication orale comme elle l’avait suggérée, car cette entreprise permettrait aussi aux étudiants de mieux mémoriser leur sujet respectif.
Des possibilités et une utilité certaine, mais Garageband n'est-il pas trop complexe? 

Dans un troisième temps, l’utilisation d’un tel outil technologique pourrait potentiellement amener une valeur ajoutée au parcours scolaire de l’étudiant. Comme je le suggérais plus haut, employer Garageband pour concevoir une émission radiophonique peut bonifier la motivation de l’élève (dimension socio-affective) et également contribuer à l’amélioration de ses interactions sociales. Aussi, la capacité d’enregistrement du logiciel pourrait permettre à l’enseignant d’enregistrer certaines consignes qui demeureraient à proximité de l’étudiant lorsqu’il exécuterait une activité quelconque. Cette utilisation précise améliorerait certainement l’autonomie de l’étudiant en favorisant la normalisation (l’élève n’aura pas à déranger ses paires s’il ne se souvient pas d’une consigne)[7]. Cependant, j'aurais tendance à recommander davantage l'outil Dictaphone que l'on retrouve sur l'ensemble des appareils mobiles d'Apple qui demeure plus simple et est donc un meilleur outil pour accompagner les étudiants qui manque d'autonomie. 


Pour conclure, l’application Garageband de la compagnie Apple offre un éventail de possibilités. Des possibilités qui surpassent facilement les capacités d’autres logiciels qui prétendent offrir les mêmes services. Garageband plonge l’utilisateur dans un monde de sons qui sont normalement difficilement accessibles monétairement. Il s’agit d’un saut qui permet de s’immerger dans la création de merveilles musicales, cependant qui pose également son lot de problèmes pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce genre de logiciel. Je suis parfaitement conscient que plusieurs tutoriels peuplent les profondeurs de YouTube. Ce fait permettra évidemment aux enseignants de parfaitement maitriser l’appareil, mais c’est cette complexité évidente qui causera la perte des étudiants en difficulté qui s’aventureront trop loin. 



Images libre de droits: 

Première image: Thornton, J (2011). Repéré à https://www.flickr.com/photos/jtjdt/5492707358

Deuxième image: ArtistIvanChew (2009). Repéré à https://www.flickr.com/photos/ramblinglibrarian/3603672282

Sources:

[1] Apple. (s.d). GarageBand pour Mac. Tout simplement virtuose. Repéré à http://www.apple.com/ca/fr/mac/garageband/

[2] Idem.
[3] Idem.
[4] Goupil, G. (2007). Les élèves en difficulté d’adaptation et d’apprentissage (2e édition). Montréal : Gaëtan Morin. 

[5] Morin, J. (2014, 27 février 2014). La baladodiffusion au service de la compétence. Repéré à http://se.csbe.qc.ca/primaire/2014/02/27/la-baladodiffusion-au-service-de-la-competence-2014/

[6] Nancy, D. (2015, 25 septembre). Répéter à voix haute devant une personne augmente la mémorisation. Journal forum. Repéré à http://www.nouvelles.umontreal.ca/recherche/sciences-humaines-lettres/20150925-repeter-a-voix-haute-devant-une-personne-augmente-la-memorisation.html
[7] Chouinard, J. (2013). Modèle de la valeur ajoutée de l’exploitation des aides technologiques. Repéré à https://drive.google.com/file/d/0B3ZrPZ2fL_mRZ3ExeDZVd0JWSTA/view

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